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Irem

Ninja Spirit

1988

dimanche 3 avril 2011, par benjamin

Action

Irem restera pour de nombreux joueurs le développeur du légendaire shoot-them-up R-Type et des épisodes qui suivirent. Pourtant, restreindre ce développeur japonais à cette série serait réducteur quand on sait que rien que sur arcade, la société est aussi à l’origine de quelques autres gros titres comme Moon Patrol et Kung Fu Master, et surtout d’autres perles méconnues comme Ninja Spirit.

Ninja Spirit est un jeu d’action de 1988 dans l’univers du Japon médiéval. Le joueur y incarne Tsukikage, un ninja dépêché pour libérer le monde de l’emprise maléfique d’un démon, et qui devra traverser 7 stages et affronter autant de bosses pour compléter sa tâche.

Dans son périple, Tsukikage dispose de 4 armes entre lesquelles il peut alterner à volonté :
 le katana : arme de corps à corps avec un balayement en arc de cercle
 les shurikens : projectiles rapides mais peu puissants
 les bombes : projectiles puissants mais lents à se recharger
 la faucille : arme qui traverse les ennemis sur une ligne

Tout l’intérêt de ce système d’armes réside dans le fait que ces dernières étant assez différentes, il est nécessaire de savoir les utiliser judicieusement en fonction des situations. Focaliser ses efforts sur l’utilisation d’une unique arme et délaisser les autres ne mènera pas loin. Il faut noter qu’il est possible d’orienter le tir des armes dans chacune des 8 directions, et ce même pendant un saut.

Tsukikage est un ninja plus qu’habile qui sait marcher sur les plafonds. Mais l’originalité de Ninja Spirit est ailleurs, le ninja peut surtout effectuer des sauts variables jusqu’à des hauteurs démesurées, et a la possibilité d’être épaulé par des clones (jusqu’à deux) qui suivent ses mouvements et reproduisent ses attaques. Ces aptitudes combinées au système d’armes sont la véritable force du gameplay du jeu.

Certains ninjas rencontrés laissent après avoir été éliminés un bonus sur place. Ces bonus sont de 4 sortes : un bouclier de feu temporaire, un bonus qui tue tous les ennemis à l’écran et surtout le bonus de clone et un bonus qui upgrade l’arme en cours d’utilisation. Ainsi, le katana sera plus puissant et laissera une traînée bleue derrière lui, les shurikens seront lancés 3 par 3, les bombes se rechargeront instantanément, et la faucille pourra tournoyer.

Ninja Spirit est un jeu à l’action frénétique. Basé sur le même hardware que R-Type, le M72, le jeu affiche sans frémir des ennemis en masse, tout comme leurs projectiles, qui laissent rarement un moment de répis au joueur. Les upgrades et les clones étant perdus à chaque mort de Tsukikage (qui n’a pas de barre de vie et meurt au premier coup qui lui est porté), savoir les obtenir et les conserver le plus longtemps possible se révèle être primordial pour passer avec aisance certains passages. En effet, Ninja Spirit ne trahit pas la réputation d’Irem et est un jeu difficile. Si les deux premiers niveaux sont relativement faciles, les choses se corsent assez vite à partir du troisième, pour devenir très dur dans les deux derniers niveaux (mais pas infaisable, des checkpoints réguliers sont placés dans la plupart des stages).

Graphiquement très réussi, Ninja Spirit met à contribution le folklore japonais, et ce dernier est parfaitement rendu que ce soit au niveau des ennemis (soldats, ninjas, samurais, revenants, moines, ...) ou des décors (temple, foret, falaise, grotte, ...) et contribue à créer une ambiance tendue tout au long du jeu, accentuée par une musique rythmée, légèrement oppressante.

Ninja Spirit a connu plusieurs portages sur console et ordinateurs, tous inférieurs à la version arcade. Le portage PC-Engine est sans doute le plus reconnu. Ce port est assez fidèle à l’original même si on peut déplorer quelques ralentissements dans certaines scènes, des ennemis en moins et une musique en retrait par rapport à l’arcade. Cette version rajoute en plus un nouveau mode où le héros dispose de 5 points de vie, ce qui facilite le jeu, même si certains ennemis tuent encore en un coup.

A l’époque, l’excellent gameplay de Ninja Spirit n’était pas passé inaperçu, pour preuve, l’idée des clones a été reprise deux ans plus tard dans Ninja Gaiden 2 sur NES. Pourtant, Irem n’a jamais jugé nécessaire de lui donner une suite. Le jeu reste au final un titre assez atypique au sein du catalogue de la société et au fil du temps, il est quelque peu tombé dans l’oubli. Mais qu’importe, Ninja Spirit demeure une des plus grandes réussites d’Irem, et parmi les dizaines de titres basés sur l’univers “ninja†développés à l’époque, Ninja Spirit reste aujourd’hui encore un des meilleurs représentants du genre sur arcade.

Messages

  • Encore un très bon bestof qui donne envie.

  • Beau style d’écriture. J’aime ton point de vue critique face aux faits historiques de l’époque de l’industrie des jeux vidéos. Ils nous replongent dans le contexte.

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